Exposition collective, « …dans la forêt des signes et des choses… »
Galerie Graça Landeira à Université de L’Amazonie, Blelém, Brésil,

La série d’images présentées ici a été réalisée sur la route qui relie Macapa à Oyapoque. Si la route qui sépare les deux villes en traversant l’Amapa est en partie goudronnée, un tronçon reste en terre. Battue par le roulement des voitures et des camions qui l’empreinte, elle est à la fois le lien et la coupure d’un territoire peuplé. Humains, plantes, animaux s’effacent sous la fine poussière qui s’élève du sol, même les machines deviennent forêt sous l’effet de la poussière et l’expérience qu’on en fait est transitoire et onirique. Les êtres qui la peuplent deviennent des rêves. La piste est âpre, elle est aussi le signe des possibles, elle se dilue sous la pluie, s’évapore ou s’étale en nappant d’un brouillard rouge les choses et les êtres chaque fois qu’un véhicule le réactive. La ligne qu’elle trace dans le paysage est ambiguë, ses limites sont floues, incertaines. La piste est au paysage ce que la craie est au tableau noir, un tracé qui s’efface, elle disparaît forcément, c’est en quelque sorte sa condition et sa qualité…
